La crise sanitaire accentue et catalyse les orientations de consommation vers des comportements responsables.
Ce qui était tendance devient nécessaire.
Le design de demain doit être le relais d’un modèle économique qui implique de mieux produire pour durer.
Le destin de cette économie régénératrice est de proposer au niveau local des produits offrant une réelle plus-value, pour répondre aux besoins de la société.
Utiliser ce que l’on a autour de nous, apprendre de la nature et transformer ses bonnes idées.
Bref, « bien faire en faisant du bien ».
Parce qu’il inscrit notre travail commun dans une démarche éco-responsable, le design de demain sera bleu.
Une couleur qui fait référence à l’économie bleue prônée par Gunter Pauli.
Bonne nouvelle, un mouvement global est engagé.
Le 10 mars 2021, les Nations Unies ont intégré le capital « Nature » aux outils de mesure classiques de prospérité.
La marque mission Patagonia construit, depuis 1985, sa crédibilité et sa réputation dans le long terme, le calme et la cohérence. Elle prouve que la croissance responsable est possible en faisant de ses clients des militants.
Le groupe SEB fait de la durabilité programmée son cheval de bataille depuis plusieurs années, en proposant un forfait de réparation de ses produits qui ne dépasse pas un tiers du prix d’achat neuf.
Figaret réintègre ses chemises imparfaites dans son cycle de vente afin de lutter contre le gaspillage.
En Finlande, les magasins S-market instaurent un « Happy Hour » proposant des remises exceptionnelles sur les produits bientôt périmés.
Les boucles de consommation, comme La Reboucle, Darty Occasion, Vestiaire Collective, se développent comme des petits pains en faisant de leurs clients des acteurs du cycle de vie des produits.
Soulignons enfin l’initiative de Too Good To Go, à l’origine de la signature par une quarantaine d’acteurs alimentaires d’un « Pacte sur les dates de consommation ».
Bref, notre monde accélère sa transformation et il convient de relever la dimension positive de ce mouvement, qui redonne du sens à un environnement marchand ayant obstinément privilégié la croissance de la consommation, depuis les années 50, sans se préoccuper de son impact…
Les business models évoluent : occasion, abonnement, location, vente d’un service et non plus d’un produit… La transformation servicielle est en cours et redéfinit la notion de propriété.
Qu’importe le flacon pourvu que l’on ait toujours l’ivresse, fût-elle réparée ou recyclée.
Ces enjeux sociétaux nous concernent tous, consommateurs, citoyens, commerçants, producteurs, agriculteurs… Et le temps presse !
Les vertus du packaging.
Les consommateurs ont pris la mesure de l’évidence et considèrent que « manger c’est choisir le monde dans lequel on veut vivre ». (enquête du SIAL 2020). Ne pas les entendre nous condamnerait.
La génération Z (nés après 1996) serait la plus éduquée, la plus multi-éthique et la plus progressiste qui ait jamais existé.
Elle consommera autrement, il faut donc produire autrement.
D’ailleurs, les Français le font savoir puisque 40% d’entre eux ont déjà boycotté des marques aux comportements douteux. (sondage de YouGov 2020)
La vocation du design bleu est de s’inscrire dans ce modèle et d’accompagner le changement avec humilité.
Faire du packaging un outil de sensibilisation comme Cristaline le fait en informant le consommateur sur les vertus du bouchon solidaire, qui ne se perd plus dans la nature et les océans.
L’histoire des emballages est indissociable des échanges et des déplacements entre les hommes.
Déjà au temps des chasseurs cueilleurs, il fallait prévoir des contenants pour regrouper, transporter, protéger et conserver.
Avant d’être un déchet à recycler, l’emballage s’est révélé absolument fondamental dans le contexte sanitaire actuel.
Sans lui, pas d’approvisionnement possible dans les secteurs stratégiques de l’alimentation, de la santé et de l’hygiène.
Sans emballage :
- pas de gel hydroalcoolique,
- pas de masques,
- pas de pâtes,
- pas de papier toilette
- pas de vaccins …
Sans emballage pas de bonne conservation alimentaire, ni lutte efficace contre le gaspillage.
Last but not least, le packaging est la toute première expérience du consommateur avec le produit et la marque.
Alors bien entendu cela implique d’avoir un bon produit, la bonne cible et un bon prix.
En somme, le packaging doit être reconnu pour ce qu’il est, indispensable dans de nombreuses situations, sans pour autant s’affranchir de sa responsabilité.
Le temps du design bleu.
L’écosystème du design bleu s’imprègne des attentes actuelles de notre société : nature et local, transparence et éco-responsabilité, quête de sens et émotion…
Il sous-entend aussi de faire confiance à l’intelligence nutritionnelle des consommateurs qui recherchent en magasin en priorité 3 informations : le fabrication française (80%), la composition (78%) et la traçabilité (76%). (étude d’Imediacenter)
Le design bleu ne doit pas être dogmatique, il doit accompagner en douceur vers le plaisir, l’utilité et la responsabilité.
Comme le goodvertising, il vise à réconcilier le business et le social avec authenticité et intégrité.
Cette démarche libèrera la créativité. Elle ne génèrera de l’engagement que si elle utilise le levier de l’intelligence collective.
Le design bleu combinera les forces de chacun comme un véritable organisme multi-cellulaire.
Le temps de l’action est donc venu.
Quelle sera la couleur de votre prochaine action ?
Arnaud de Furst
Directeur de Calypso Design.
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