Impossible évidemment pour l’agence Armstrong de ne pas s’intéresser aux faits et gestes médiatiques de l’astronaute Thomas Pesquet.
Du premier pas sur la lune de Neil au premier pas pour un astronaute français dans le monde de l’influence digitale, nous nous devions de revenir sur le prescripteur influent qu’est devenu Thomas Pesquet…
Profession : spationaute 2.0
Il aura donc fallu 196 jours (du 17 novembre 2016 au 2 juin 2017) à bord de l’ISS, la Station Spatiale Internationale, pour que l’astronaute français et ambassadeur de l’UNICEF pour le changement climatique marque de son empreinte les réseaux sociaux mondiaux.
Car s’il a mené 62 expériences pour l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et pour le Centre National d’Études Spatiales (CNES), on retiendra évidemment ses clichés de photographe postés sur Instagram, le premier Google Street View de l’histoire depuis l’espace, ses tweets, ses statuts Facebook et son film « Dans la peau de Thomas Pesquet ».
Et plus d’un an et demi après son retour dans les plaines du Kazakhstan, il poursuit méthodiquement son rôle d’influenceur, toujours en lien direct avec ses followers : 1 500 000 abonnés sur Facebook, 746 000 sur Twitter et 512 000 sur Instagram. Pour preuve, le 14 février 2019, jour de la Saint-Valentin, ce message sur son compte Facebook, un message fidèle à son discours d’homme engagé pour la défense de la planète :
A noter que l’astronaute a aussi rejoint en mars 2017 le programme « Influencer » du réseau social LinkedIn. Un mouvement constitué de 500 personnalités internationales, invitées à sensibiliser les membres de LinkedIn sur les sujets dans leur champ de compétences. Pour autant, après un premier article « Il n’y a pas de parcours tout tracé pour l’espace ! », curieusement, le français ne renouvellera jamais l’expérience.
Conquête spatiale ou conquête médiatique ?
Si l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et le Centre National d’Études Spatiales (CNES) ont pour métier premier la conquête spatiale, avec la mission Proxima et son dispositif de communication parfaitement huilé, ces deux institutions ont ajouté une corde à leurs arcs : la conquête médiatique !
Un savoir-faire testé dès 2014 avec l’astronaute italienne Samantha Cristoforetti, qui avait à l’époque rejoint la Station Spatiale Internationale pendant près de 200 jours.
6 mois qui lui avaient, à elle aussi, permis de beaucoup twitter sa vie à bord de l’ISS et partager sur Facebook ses clichés de la Terre.
A deux ans d’écart, Samantha et Thomas ont ainsi parfaitement joué leurs rôles d’influenceurs, de communicants et des leaders d’opinion connectés, coachés efficacement par l’ESA et le CNES.
Allô les réseaux, vous me recevez ?
Durant ses 196 jours en apesanteur – et toujours aujourd’hui de manière différente – le français se sert de bonne grâce de tous les outils mis à sa disposition pour mettre en avant son storytelling personnel et celui de l’ISS.
On notera que Twitter a été la base de sa communication, une communication très vite élargie à une page Facebook et à un compte Instagram afin de toucher tous les publics.
De nombreuses vidéos seront également mises en ligne sur YouTube dont ses sorties spectaculaires dans l’espace.
Une odyssée spatiale et médiatique depuis les étoiles, mais relayée et peaufinée les pieds sur terre puisque l’agenda éditorial fut concocté à Cologne, Toulouse et aux Pays-Bas.
Comment ça va en bas ?
Et comme tout bon influenceur, Thomas Pesquet a été pendant sa mission – et continue de l’être depuis – au plus proche de son public, de ses publics. Pour cela, pas question de seulement dérouler son storytelling, notre astronaute français joue également l’interactivité en français, mais aussi et surtout en anglais.
Très complice avec les internautes, il joue sur la proximité avec les néophytes de la conquête spatiale (anecdotes, photos et vidéos décalées), mais sait aussi être plus précis et plus scientifique avec ceux que l’espace passionne.
Troisième angle de sa communication, le respect et la sauvegarde de la planète.
Des valeurs personnelles qu’il a ensuite voulu également partager avec les téléspectateurs de France2 lors de sa rencontre avec les Kogis en Colombie dans l’émission, Rendez-vous en terre inconnue… même sur Terre, l’astronaute est toujours « en mission ».
Cachez ces millions que nous ne saurions voir !
Et si le CNES et l’ESA sont si prompts à mettre en avant leur astronaute influenceur, c’est aussi qu’ils ont besoin de justifier et sans doute tenter de faire oublier l’incroyable prix de la Station Spatiale Internationale – plus de 100 milliards de dollars – et les retombées scientifiques de la mission Proxima que certains spécialistes jugent plutôt faibles.
Le travail de communication que continue de faire Thomas Pesquet pour l’ISS fait de lui un véritable VRP de luxe. Question argent, on ne sera donc pas étonné que de nombreuses marques se soient intéressés à la mission Proxima et à son ambassadeur.
On a par exemple vu Thomas Pesquet jongler avec des macarons Pierre Hermé et goûter au Comté jurassien.
Pour autant, l’Agence Spatiale Européenne précise bien que comme tous les autres employés de l’ESA, Thomas Pesquet est fonctionnaire, il reverse donc tous ses cachets à des œuvres de charité… on vous le disait, c’est une communication définitivement vertueuse !